L’Arctique : la ruée vers l’or
La fonte des glaces rappelle à tous que l’Arctique n’est pas un continent. La mer gagne chaque jour un peu de terrain sur la banquise et ouvre l’accès à des gisements d’hydrocarbures auparavant hors de portée. L’Arctique sera-t-elle le prochain eldorado ?
Néanmoins, le coût environnemental pourrait être dramatique.
Les technologies d’extractions en milieu polaire sont encore mal maîtrisées et les risques de marées noires sont réels. Sans compter que si de nouvelles routes commerciales se créent à cause du réchauffement climatique, c’est en partie dû à la consommation effrénée de CO2 –causée entre autre par l’usage d’hydrocarbures…
Les revendications étatiques existent déjà sur ce nouvel eldorado. Etats-Unis, Canada, Russie, Danemark, Norvège, aucun n’est prêt à laisser échapper la poule aux œufs d’or. Ainsi, des zones appartiennent à des pays différents selon que l’on retienne la délimitation par la ZEE ou par le principe du plateau continental. Le centre de l’Arctique se trouve lui, en utilisant la méthode de la ZEE, en haute mer, un espace maritime international qui échappe à toute appropriation. Un conflit opposant la Norvège et la Russie en mer de Barents a ainsi déjà été résolu en 2011. Gazprom et l’entreprise d’Etat norvégienne des hydrocarbures Stanoil ont décidé de mutualiser leurs moyens techniques et investissements. Les Etats-Unis et le Canada s’opposent eux toujours quant à une zone située au large du Canada et de l’Alaska, tandis que le Danemark et le Canada se disputent les gisements situés à proximité de l’ile de Hans.
L’Arctique, annoncé depuis plusieurs années comme le nouvel eldorado pétrolier, n’a pour l’instant pas tenu ses promesses. De l’eldorado, elle a pourtant au moins une caractéristique : elle attire les convoitises et cristallise les conflits d’intérêts : Etats, compagnies pétrolières, écologistes, tous sont prêts à se ruer vers l’or.